L’histoire des Boucholeurs
La tempête Xynthia
La nuit du 27 Février 2010
Deux ! C’est le nombre de personnes qui ont perdu la vie aux Boucholeurs dans la nuit du 27 au 28 février 2010. La puissance de la mer amplifié par la dépression un fort coefficient de marée, le vent sont la résultante d’une submersion du village sans précédent. Des rafales de vent à 160 km/h sur le littoral associé à la hauteur de la pleine mer d’un coefficient de 102 élève le niveau de la mer à 8,02 m soit une surcote de 1,52 m. La submersion du front de mer à été aggravée par celle provenant de la réserve naturelle du marais d’Yves, dont le rivage n’est qu’une dune de sable et de galets qui n’a pas résisté. Les habitants des Boucholeurs ont été pris en tenaille, par les déferlements de la houle sur le front de mer et par les eaux venant de la réserve canalisées par la voie ferrée et le coteau. Sans relativiser le caractère unique de Xynthia, les archives révèlent que précédemment les tempêtes de 1877-1924-1945-1999 ont entrainés des surfaces inondées identiques. Les deux tiers des 400 maisons du village furent inondées avec pour certaines 1,60m d’eau. Nous gardons tous en mémoire la visite aux Boucholeurs le 2 mars 2010 du Président Nicolas Sarkozy qui déclare « que notre village est trop dangereux et qu’il faut le détruie ! » (Ce n’est pas l’avis des habitants, pour la plupart issus des fondateurs du village, « Il est inconcevable d’abandonner les lieux, zone rouge ou noire, nous resteront !)
Le village a été une création de ses seuls habitants, et l’action de sauvegarde des Boucholeurs aura été la manifestation de l’esprit très particulier de ce lieu, encore peuplé en grande partie d’habitants enracinés. Dirigée par un « enfant du pays », Michel Le Bozec, l’association aura pesé de tout son poids pour s’opposer à la délimitation d’une zone noire qui visait à raser le cœur historique du village, loti depuis 1870. L’émotion et la sinistrose calmée, le gouvernement (qui à tout compris !) renomme les zone noire en zone de solidarité. Au final 38 maisons ont étés déconstruites après avoir été rachetés par l’état (via le fond Barnier) deux à trois fois leur prix. Les acquisitions auront coutées la somme de 20 millions d’€uros. Une gabegie financière doublée d’un désastre urbanistique, les maisons détruites sont autant de dents creuses qui ont défigurés le pittoresque du village.
Après le désastre, tel une forteresse les digues se construisent derrière un enrochement « géant » de protection qui s’élève entre 5,20m et 6,30m de hauteur sur une distance de 1,60 km entre le port et le restaurant « le Havane »dans la baie d’Yves. Deux brises lames en mer répartis au port et en face du village dissipent l’énergie de la houle avant de frapper la digue. La hauteur de la nouvelle digue a été pensé à Xynthia + 20cm, (les rampes d’accès à l’estran sont équipées de batardeaux amovibles) assorti d’une piste d’entretien coté terre en gagnant 6 m sur la mer, elle offre une magnifique continuité de la promenade allant d’Orbigny à la réserve naturelle d’Yves. Une voie de circulation empierrée au pied de la digue permet aux ostréiculteurs de rejoindre le port au complexe ostréicole en évitant les rues étroites du bourg. Dans le cadre du PAPI (Programme d’Actions de Préventions des Inondations) toute l’hydraulique de l’arrière pays à été repensé pour évacuer au plus vite l’eau qui aurait pénétré a marée haute. La rotonde ou table d’orientation est le point d’orgue de la nouvelle protection touristique et le trait d’union entre la commune de Chatelaillon et d’Yves en hommage aux deux maires qui ont du braver un grand nombre de difficultés administratives pour maintenir et protéger le village. Mais n’oublions pas que dame nature nous rappelle que Xynthia est avant tout le résultat d’une conjonction de phénomène improbables… .
L’histoire des Boucholeurs